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Michel-Ange, Les Esclaves

Les deux esclaves sont à Michel-Ange ce que la Joconde est à Vinci, l'une de ses œuvres les plus réputées. Si dans un premier temps les deux statues devaient être partie intégrante du tombeau du Pape Jules II en 1515, le projet a été modifié après sa mort et elles en furent finalement exclues par souci d'économie. Suite à cette modification, elles quittent l'Italie et arrivent à la cour du roi de France par l'intermédiaire d'un l'exilé florentin, Roberto Strozzi. Elles sont ensuite déposées dans les châteaux d'Ecouen et de Richelieu et y resteront jusqu'à ce que le tourbillon révolutionnaire les emporte au Louvre en 1794.

Plus importante que l'inspiration antique visible dans ces statues comme dans la plupart des œuvres de cette époque, leur symbolique, reste incertaine. Au regard des postures, certains pensent que les Esclaves représentent l'asservissement des arts après la mort du Pape, grand mécène, d'autres penchent pour une explication puisée dans l'Antiquité qui reprend l'idée de Platon qui veut que l'âme humaine soit enchaînée à un corps pesant, d'autres encore y voient le symbole de la puissance politique du Pape. Quel que soit le message, son expression est travaillée dans le marbre et accentuée par l'opposition entre les deux esclaves. Celui de droite, l'Esclave rebelle, a une posture donnant l'impression qu'il tente de se libérer d'une emprise mystérieuse, le bras tente de se détacher, sa jambe droite s'appuie sur le socle pour donner l'énergie nécessaire de la libération, qu'elle soit physique, politique, esthétique.

L'autre, l'Esclave mourant, se laisse porter par son destin. En réalité il ne meurt pas mais est absorbé par un songe qui le laisse dans un état d'asservissement. L'un a une musculature exagérée montrant son effort, la tête est droite, les yeux ouverts et un voile cache son attribut masculin. L'autre a une musculature qui reste timide avec une tête penchée et des yeux clos, symboles d'un abandon. D'autre part il est nu. Tout l'oppose au premier dans la volonté et l'acceptation de l'état de servitude dans lequel ils sont tous deux plongés.






Epoque : 1513-1515
Lieu : Paris, Musée du Louvre
Nature : Art renaissance
Auteur : Michel-Ange (1475-1564)
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